🇫🇷 « Osez l’IA » : un plan national de 200 millions d’euros pour démocratiser l’intelligence artificielle dans les entreprises françaises
📉 Un retard préoccupant dans l’adoption de l’IA
Malgré un écosystème de recherche et d’innovation reconnu, la France accuse un retard notable dans l’adoption de l’IA par ses entreprises. En 2024, seulement 10 % des entreprises françaises de 10 salariés ou plus utilisaient des technologies d’IA, contre une moyenne européenne de 13,5 % . Ce taux varie fortement selon la taille des entreprises : 9 % pour les entreprises de moins de 50 salariés, 15 % pour celles de 50 à 249 salariés, et 33 % pour celles de 250 salariés ou plus. Ce décalage entre le potentiel technologique et l’usage réel constitue le cœur du plan gouvernemental, qui entend mobiliser tous les leviers disponibles pour démocratiser l’IA.
🎯 Objectifs du plan « Osez l’IA »
Le plan « Osez l’IA », doté de 200 millions d’euros, vise à :
L’objectif est d’atteindre, d’ici 2030, une adoption de l’IA par :
🧭 Trois axes d’action
1. Sensibilisation
Un réseau de 300 ambassadeurs issus de divers secteurs (agriculture, industrie, culture, sport) sera mobilisé pour témoigner des bénéfices de l’IA et encourager son adoption. Par ailleurs, les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) mèneront des actions de terrain pour sensibiliser 20 000 entreprises dès 2025. Des événements sectoriels et territoriaux seront organisés tous les mois pour créer des rencontres entre offreurs de solutions IA et entreprises utilisatrices. Une grande rencontre nationale est prévue en février 2026.
2. Formation
Le gouvernement prévoit de lancer d’ici fin 2025 une Académie de l’IA, une plateforme en ligne gratuite regroupant des contenus adaptés à chaque public :
L’objectif est de former 15 millions de professionnels d’ici 2030, en mobilisant les dispositifs existants (CPF, VAE, CFA, France Travail). Des certifications spécifiques seront créées pour valoriser les compétences acquises.
3. Accompagnement financier
Pour lever les freins à l’investissement, le gouvernement prévoit :
🌍 Une approche territoriale et inclusive
Le plan repose sur une logique de décentralisation, s’appuyant sur les acteurs de terrain existants :
L’IA ne doit pas rester concentrée à Paris. L’enjeu est de la déployer dans les territoires, y compris les zones rurales, ultramarines ou industrielles.
🧮 Résultats attendus à l’horizon 2030
Le gouvernement fixe des objectifs chiffrés ambitieux :
Type d’entreprise |
Taux d’adoption de l’IA actuel |
Objectif 2030 |
Grandes entreprises |
50 % |
100 % |
PME et ETI |
13 % |
80 % |
Très petites entreprises |
8 % |
50 % |
En parallèle, les indicateurs d’impact suivront :
⚖️ Enjeux sociétaux : emploi, inclusion, éthique
L’IA soulève des questions de société majeures : automatisation de certains métiers, transformation de l’emploi, égalité d’accès à la formation, biais algorithmiques, protection des données.
Le plan « Osez l’IA » prend en compte ces dimensions :
L’enjeu est double : ne pas subir l’IA, mais en faire une alliée, et surtout ne laisser personne de côté, ni les artisans, ni les seniors, ni les territoires.
🧩 Comparaison européenne
Selon Eurostat, en 2024, 13,5 % des entreprises de l’UE avec 10 employés ou plus ont utilisé des technologies d’IA, contre 10 % en France. Les pays les plus avancés sont le Danemark (27,6 %), la Suède (25,1 %) et la Belgique (24,7 %).
Le plan français de 200 millions d’euros paraît modeste à l’échelle européenne, mais il se distingue par son focus sur les PME et TPE, souvent délaissées ailleurs.
✅ Conclusion
Avec ce plan, l’État cherche à faire de l’IA un levier de croissance pour toute l’économie française, pas seulement un outil réservé aux grandes entreprises du CAC 40. Pour réussir, il faudra un engagement fort des acteurs de terrain, des filières professionnelles, des collectivités, et surtout la confiance des dirigeants de PME et TPE.
Le pari est audacieux : transformer un pays technologiquement en pointe mais économiquement frileux en champion européen de l’IA appliquée. L’IA ne doit pas être une affaire de spécialistes ou de start-up, mais un outil quotidien au service de tous.