Pour bon nombre d’organismes de formation (OF), c’est l’incertitude. Les dispositifs de financements de la formation professionnelle sont en perpétuelle évolution, de même que leurs cadres légaux.
Chose certaine : rendre une formation certifiante est condition sine qua non pour qu'elle soit éligible au CPF. Mais faut-il vraiment s'engager dans un tel projet ?
Trop souvent, ces instances qui régulent et pilotent les financements de la formation professionnelle sont méconnues. Par ailleurs, plonger dans les « Vademecum » et autres guides (= aides en matière de constitution et de rédaction des dossiers soulève d'objectives difficultés. De là, 2 attitudes regrettables :
Les OF découragés par avance. Leurs projets auraient pourtant vocation à intégrer l'un des deux répertoires nationaux [ndlr : le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) ou le Répertoire Spécifique des Certifications et Habilitations (RSCH)].
Les OF trop confiants. Ils entreprennent un projet de certification sans aucune chance de succès
Faire un choix éclairé, décider de se lancer dans ce type de projet (ou pas), voilà l'enjeu. Voilà aussi pourquoi nous avons demandé quelques clarifications à une référence dans le domaine : Digi-Certif, société spécialisée dans l'accompagnement administratif et qualité des organismes de formation professionnelle.
François-Xavier Langloÿs et Matthieu Giacomino entendent bien les inquiétudes occasionnées par l'enjeu. Elles ne sont pas irrationnelles. D'abord, il y a cette technicité, parfois paralysante, et qui tient à distance. Mais, un accompagnement de qualité a vocation à les atténuer considérablement.
Sans doute la confusion vient-elle aussi d'un décalage entre les aspirations des différents acteurs. L'organisme de formation est désireux de rendre son parcours finançable par le CPF. C'est tout l'enjeu de sa démarche. On la comprend. Or, France Compétences [ndlr : l'autorité nationale, sous la tutelle du ministre en charge de la formation professionnelle, qui régule et finance la formation professionnelle] vise, quant à elle, à garantir la pertinence des certifications et leur adéquation avec les besoins de l'économie.
Intérêt individuel et intérêt collectif. Deux ambitions et, naturellement, deux regards. D'où cette difficulté : il faut s'assurer que la certification espérée soit conforme aux exigences actuelles en matière de besoin en compétences. « Entendons bien que c'est une formation qui sera certifiante, et non un organisme », rappelle Matthieu. Qu'est-ce à dire ? Eh bien que toute formation n'a pas vocation à l'être. « Il faudra parvenir à prouver l'opportunité du projet, c'est-à-dire sa congruence avec les besoins du marché du travail ». Dès lors, deux axes valideront cette pertinence : le fond du dossier (le dispositif certifiant que l'organisme a déjà mis en place) et sa forme, son écriture. Ce second point suppose effectivement des compétences à part entière, qui ne s'improvisent pas, mais c'est ici que se révèle la plus-value d'un accompagnement à la certification tel que celui de Digi-Certif.
François-Xavier se veut rassurant : « Beaucoup trop de personnes paniquent en découvrant les taux d'échec [ndlr : près de 80 % au RS], mais c'est méconnaître différents paramètres ». Il est vrai que France Compétences exige rigueur et méthode, nul ne prétend que la tâche soit aisée. Or, les organismes qui se lancent seuls peinent à satisfaire, tant certains critères sont formellement hermétiques. Et puis, bien des organismes accompagnateurs acceptent des projets qui n'ont pas vocation à être retenus. Les attendus supposent un décodage, mais cette charge revient, précisément, à l'accompagnateur. En la matière, Digi-Certif a pour maître-mot la hauteur. Raison pour laquelle il s'appuie sur ce partenaire-expert, French Touch Attitude, qui est aussi organisme de formation certificateur(détenteur de 4 certifications enregistrées au RS.) Expertise à la fois théorique et pratique. La hauteur, disions-nous, car Matthieu et François-Xavier n'ont ni besoin ni intérêt à maîtriser le fond des dossiers. Ce qui importe, c'est de feindre cette distance qu'aura la Commission de la Certification Professionnelle (CCP). Un regard extérieur à l'organisme de formation fait partie des conditions de réussite. Nul ne peut être à la fois juge et partie.
Ils mettent néanmoins en garde. Sans prétendre incarner à eux seuls le sérieux requis, ils tiennent à rappeler la somme considérable de « partenaires » qui n'en sont pas. Se méfier de l'incompétence. Lorsque l'on est anxieux, on peut avoir le sentiment de traverser un champ de mine. « Un consultant qui n'a jamais rien déposé en son nom aura plus de mal à saisir toutes les subtilités, les ambiguïtés ou les difficultés qui constellent les textes de référence. » Chaque répertoire possède d'ailleurs le sien : le « Vadémécum du 26 janvier 2023 » » côté RNCP et un « Guide méthodologique » côté Répertoire Spécifique.
Tous deux sont techniquement ardus. C'est pour cela que s'en remettre à un conseil (accompagnateur) digne de ce nom est recommandé, ne serait-ce que pour « challenger un dossier ». Avec un minimum de 6 visioconférences de 2 heures, on parvient, chez Digi-Certif, à boucler un dossier extrêmement solide. Mais le gros du travail se fait durant les intercessions. Les réunions en visio consistent en la mise en commun des éléments, leurs validations, la prise de décision, et la direction des accompagnateurs en ce qui concerne les informations à fournir. Le travail d'écriture proprement dit, à la charge exclusive de Digi-Certif, avance dans le secret des bureaux. « Sur le principe, cela pourrait aller assez vite, mais la disponibilité des clients ne peut être totale et systématique », reconnaît Matthieu, qui évalue entre 3 et 5 mois le délai ordinaire avant dépôt. S'y ajoutera la durée d'instruction du dossier par France Compétences … entre 6 et 7 mois. C'est que France Compétences reçoit près de 400 dossiers chaque mois ! Au terme de l'instruction du projet, et de son passage en commission, l'organisme de formation recevra, par courrier recommandé, une notification de décision. S'il y a refus, celui-ci sera justifié. Et c'est ici que Digi-Certif intervient à nouveau.
De deux choses l'une. Soit ce refus est adressé à un organisme suivi par les deux compères, et ils reprennent l'affaire en main, gracieusement, pour aller vers un nouveau dépôt. C'est assez rare, mais cela arrive. D'où cet accompagnement garanti jusqu'au bout et sans frais supplémentaires. Soit l'organisme malheureux avait procédé « en solitaire » ou avec un accompagnement trop peu regardant, et alors Digi-Certif peut s'emparer du courrier (qui, pour le moins, suppose un effort d'interprétation), réaliser un audit des pièces du projet rejeté, et produire un compte-rendu détaillé. À ce stade, si l'organisme ne sent pas capable de reprendre en main son dossier, soit Digi-Certif se charge de redresser, de réajuster. « Il est fréquent que nous intervenions sur ce mode, dans un second temps. Un refus n'est pas un échec ! En tout cas, nous traitons chaque dossier comme si c'était le nôtre. Il n'est pas de défaite lorsque l'on est à la fois déterminé et organisé ! ».
Source de l'article : Media Le Point